Réparer plus que répliquer

En s’appuyant sur une vaste enquête de terrain menée depuis 2012 au cœur des FabLabs, hackerspaces et makerspaces, cet article propose une description critique des usages et des discours qui accompagnent le développement de l’impression 3D dite « d’entrée de gamme » et open source, en se concentrant sur certaines situations techniques qui présentent divers degrés d’émancipation et d’engagement. L’étude de cette technologie emblématique du mouvement maker et hacker révèle deux attitudes antagonistes dans les manières de faire avec ces machines : l’une tient à la production fascinée par réplication d’objets impensés et informés, et l’autre à une conduite plus réflexive d’ajustement et de réparation de ces machines elles-mêmes.The following article is based on a large field study that started in 2012, in FabLabs, hackerspaces and makerspaces, and examines how entry-level and open source 3D printers are currently being used in several shared machine shops, with various degrees of emancipation.3D printing is an emblematic machine in the maker movement, and it reveals two opposite attitudes in action: a fascinated production of trivial objects, and a more reflexive practice that aims to repair the machines themselves