La parentalité, une contribution au capital des femmes des classes supérieures ?

Cet article propose de penser l’engagement dans la parentalité comme une ressource culturelle. Sous cet angle, l’adhésion aux normes contemporaines de la parentalité et leur application participent de la constitution du capital culturel, en hiérarchisant les parents, considérés comme bons ou mauvais. L’engagement parental a jusqu’alors été principalement envisagé chez des femmes des catégories modestes de la société ; ses fondements sociologiques et ses implications sociales et politiques sont examinés ici à travers le cas des mompreneurs. La situation de ces femmes appartenant aux classes moyennes et supérieures se caractérise par la création d’une activité indépendante à l’occasion d’une grossesse. En se fondant sur une enquête ethnographique de trois ans et une cinquantaine d’entretiens par récits de vie, l’article propose d’interroger la maternité au prisme des notions d’engagement parental et de capital culturel, puis d’en restituer les enjeux distinctifs ainsi que les ambivalences politiques.This article proposes to consider parental engagement as a cultural resource. Through this perspective, embracing the contemporary norms that define parenting participates in constituting a distinctive cultural capital that hierarchizes parents, considered as good or bad. Studies on parenting have mainly focused on women belonging to the lower classes; here we examine its sociological grounds and its social and political consequences through the case of mompreneurs. The situation of these women belonging to the upper-middle and upper classes is characterized by the creation of a self-waged employment on the occasion of a pregnancy. Based on a three-year ethnography and fifty biographical interviews, this article questions maternity in the light of parental engagement and cultural capital, and analyzes its distinctive dimensions and political ambivalences