Après un bref examen de la terminologie la plus adéquate pour désigner respectivement les romans d’Avellaneda et de Cervantès, on analyse dans le présent article la réaction de l’auteur de la Segunda parte authentique face au Segundo tomo apocryphe. Réaction distincte de celle que manifesta Mateo Alemán devant son propre rival. Loin de faire d’Avellaneda un personnage pour se venger en le noyant, Cervantès feint d’ignorer son existence pendant plusieurs chapitres de sa suite jusqu’au moment où il ne peut plus faire comme s’il ne savait pas. Commence alors à fonctionner un ressort original de son jeu avec l’apocryphe. Cervantès confie à ses personnages le règlement de comptes avec Avellaneda, de telle sorte que ce sont eux qui se défendent e...