Theorizing the Queer Modernist Short Story: From Failures of Socialty to Negative Affects

Cet article se propose d’analyser l’expression des sexualités non normatives dans une sélection de nouvelles modernistes anglophones. L’étude part du concept de « scénarios » sexuels (sexual scripts), emprunté aux sciences sociales, qui est adapté par le biais d’instruments théoriques récents centrés sur les axes littéraires et critiques. On trouve un apport intéressant dans les écrits inspirés par le récent « tournant affectif » (affective turn) des études LGBT, en particulier dans Feeling Backward: Loss and the Politics of Queer History d’Heather Love, qui propose une relecture de textes littéraires publiés avant l’ère de l’émancipation sexuelle. Love examine ce qu’elle appelle, avec un terme emprunté à Anne Cvetkovich, « des ‘archives de l’affect’ cruciales, un récit des dommages corporels et psychiques de l’homophobie ». Cet article a pour objet de confirmer les arguments de Love sur un plan culturel plus large, en étudiant trois nouvelles tirées du Penguin Book of Lesbian Short Stories et trois tirées du Penguin Book of Gay Short Stories : “Leves Amores” de Katherine Mansfield (1907), “Miss Furr and Miss Skeene” de Gertrude Stein (1922), “Miss Ogilvy Finds Herself” de Radclyffe Hall (1926), “A Poem of Friendship” de D. H. Lawrence (1911), “Arthur Snatchfold” de E. M. Forster (1928), et la nouvelle qui ouvre Winesburg, Ohio, de Sherwood Anderson, “Hands” (1916). Une micro-lecture de certains passages montre que les échecs sociaux et les affects négatifs occupent une position aussi centrale dans cinq des nouvelles que dans les cas étudiés par Love. La seule exception est l’expérimentation linguistique de Stein, qui pourrait presque figurer sur une liste de lecture “queer” d’aujourd’hui