À partir d’une enquête ethnographique menée dans les années 2000 dans des synagogues non orthodoxes en France, cet article interroge l’accès des femmes à un vêtement rituel longtemps réservé à la pratique religieuse des hommes. L’histoire française du port du talit (châle de prière) par les femmes donne à voir l’exemple d’une circulation internationale d’argumentaires religieux autour de l’accès des femmes au rituel, où les logiques de distinction entre courants religieux jouent un rôle au moins aussi important que les débats féministes français. Les observations montrent que dans le contexte juif français, où les synagogues non orthodoxes sont minoritaires, les femmes sont plus que les hommes contraintes à une forme d’hyper-réflexivité sur...