La plongée dans les manuscrits de Rousseau est un voyage au long cours. Il faut du temps au chercheur pour parcourir et explorer un continent de plus de sept mille pages manuscrites qui restent à bien des égards mal connues – et là est peut-être la chose la plus étonnante. Voyage dépaysant, tant la forme de textualité à laquelle le lecteur se trouve confronté est différente de celle accoutumée. À partir d’une lettre de La Nouvelle Héloïse (IV, 3) qui a pour sujet le voyage autour du monde de St. Preux, on se propose de faire une lecture génétique – c’est-à-dire comprise dans le flux des états successifs connus – et interprétative de quelques pages de ce roman, dont on dispose de cinq états manuscrits. Cette observation en transparence du te...