La main d’œuvre féminine immigrée dans l’industrie du vêtement au Venezuela

L’adaptation des femmes à la vie urbaine et à l’évolution de la division du travail dépend de leur situation conjugale et reproductive. Aux États-Unis, les femmes noires développent des réseaux de coopération pour s’adapter aux conditions économiques urbaines telles que des salaires bas, la faible contribution économique des hommes et les lois de protection sociale (Stack 1974). Les Portugaises qui travaillent aux États-Unis font de même : leurs réseaux apportent des moyens d’adaptation, et tendent à empêcher la perte de partenaires masculins ou féminins, par le mariage ou des relations à long terme, quand ils sont essentiels à la communauté (Lamphere 1974). Pour compenser l’absence d’un soutien de famille masculin et vivre avec un grand nombre d’enfants à nourrir, les Mexicaines vivant à la frontière américaine occupent divers emplois illégaux jusqu’à ce qu’elles soient expulsées ou qu’elles obtiennent un emploi plus stable dans une maquiladora (Fernandez-Kelly 1984). Ce chapitre va montrer que le mode particulier d’adaptation des Colombiennes immigrées à l’évolution de la division du travail implique pour elles de s’adapter à un certain nombre d’offres d’emplois, de politiques migratoires, de conditions d’hébergement, à la disponibilité des services sanitaires, de même qu’à leur situation conjugale et reproductive