Les perceptions publiques de la jeunesse semblent se cristalliser autour de deux figures bien distinctes : d’un côté, une jeunesse ordinaire, dont on dit souvent qu’« il faut bien qu’elle se passe ». Elle est certes parfois turbulente, ou même politisée, mais ses désordres semblent transitoires et, du moins aux yeux d’une partie de la société, légitimes. De l’autre côté, une jeunesse menaçante, issue des classes populaires, qui met en échec les instances traditionnelles de socialisation et ne semble répondre qu’aux exigences de la rue, du quartier ou du gang. Si cette seconde figure n’est pas nouvelle, sa perception s’est sensiblement modifiée et le fossé s’est creusé entre les deux polarités. À la représentation des déviances comme des séq...