En dépit des stéréotypes qui font de lui un poète de la nuance et de la douceur, Verlaine a exprimé plus d’une fois la colère ou la haine dans son œuvre, pour des raisons à la fois biographiques et idéologiques. Au début des années 1890, il envisage de réunir ses poèmes les plus virulents dans un recueil ad hoc : Invectives. Publié seulement après sa mort (1896), ce recueil offre un échantillon représentatif d’une poétique « moderne » de l’inimitié à la fin du XIXe siècle : dans une perspective à la fois ludique et savante fondée en particulier sur les ressources de l’oralité et de la métrique, Verlaine y prend violemment à partie un ensemble de personnalités avec qui il était entré en conflit