Quand le Mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989, un magnifique enthousiasme a saisi les opinions publiques. Un avenir était à inventer tout d’un coup. La restauration, après quarante-cinq ans de communisme, des nations libres de l’Est européen fit croire que le temps de l’unité institutionnelle de la pan-Europe était arrivé. Or, au lieu de se servir de cet événement, plus prévisible qu’on ne l’a dit, la Communauté européenne a tergiversé politiquement. Les deux têtes de la Communauté ont hésité, acceptant certes de consentir de généreux crédits, mais sans les accompagner d’un message politique fort d’unité. Attentive à ses finances, la Communauté a géré au plus juste ses élans vers l’Est. Certes l’explosion yougoslave incita sans doute ...