La diversité des sortes de lettres (d’affaire, d’amour, diplomatique, de réclamation, de civilité, de condoléances, de vœux, etc.) semble indiquer que la notion de « genre épistolaire » fait problème, mais ce qui dans tous les cas régit la civilité épistolaire, dans son fond comme dans sa forme, est l’identité du destinataire et sa représentation. Le destinataire est l’absent, et la lettre le substitut écrit d’un entretien oral. Cette double nature confère un tour singulier à cette communication à distance et a pour conséquence une forte codification du discours, dans sa matérialité comme dans la structure des argumentations. Parcourir les siècles fait mesurer l’évolution des codes épistolaires et du respect qui leur est porté à l’aune de l...