Giorgio Strehler, au cours de ses cinquante années à la tête du Piccolo Teatro de Milan, a mis sept fois en scène, chaque fois de manière différente, Arlequin, serviteur de deux maîtres de Carlo Goldoni. Cette reprise, d’une durée inédite dans l’histoire du théâtre, s’est poursuivie après sa mort en 1997, L’Arlequin étant toujours à l’affiche du Piccolo Teatro en 2013. Cette persévérance dans un geste de reprise conduit à en interroger les raisons et à en déplier les variations. La reprise de l’Arlequin permet de renouer avec l’héritage de la Commedia dell’arte dans un geste de réappropriation qui dépasse la reconstitution pour mener une recherche sur l’essence du jeu et sur l’évolution d’un geste artistique au fil des ans qui provoque la m...