L’inadéquation entre l’offre et la demande d’éducation au Nord Cameroun : le cas du Département du Logone- et- Chari

Dans la perspective de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et plus récemment encore les Objectifs de Développement durable (ODD), d’importants efforts ont été consentis depuis l’année 2000 dans le contexte camerounais. L’objectif est de combler le déficit infrastructurel jusque-là considéré comme la cause majeure des faibles taux de scolarisation constaté à travers le pays, et notamment dans sa partie septentrionale. Cette dynamique a permis d’améliorer les ratios offre/demande d’éducation, précisément dans le cycle primaire, sans pour autant engendrer une véritable adhésion communautaire pour la scolarisation des enfants. A travers l’analyse du fonctionnement des institutions scolaires, et une enquête de perception menée auprès des ménages, l’étude relève que la promotion de la scolarisation est indissociable de celle du développement. Dans un contexte d’économie de subsistance, de l’omniprésence du spectre de la famine, et d’absence de tradition scolaire, l’École doit, sans renoncer à l’idéal de l’intégration nationale, intégrer les dynamiques socio-économiques d’autopromotion des communautés.With the aim of attaining the Millennium Development Goals (MDGs) and recently the post 2015 Sustainable Development Goals (SDGs), significant efforts have been made since 2000 in the Cameroonian context. The objective is to address the infrastructural deficit, which is seen as the major cause of low school enrollment across the country, particularly in it northern part. This dynamic has helped to improve the supply / demand ratios of education, precisely in the primary cycle, without, however, engendering any genuine community membership for schooling of children. Through the analysis of the functioning of educational institutions and a survey on perception carry out on households, the study highlights that the promotion of education is inseparable from that of development. In the context of a subsistence economy, the omnipresence of the specter of famine and the absence of scholastic tradition, education must, without renouncing the ideal of national integration, integrate socio-economic dynamics of the self-promotion of communities