A partir du double constat d’une carence de statut et d’une crise de sens de la topologie lacanienne du nœud borroméen, nous tenterons d’expliciter le sens phénoménologique de ce nœud. Réduit à son essence, le nœud borroméen est composé de points et de trous. Or ces trous sont le résultat de mouvements expérimentables sur un mode affectif et charnel. La pul- sion, le désir, l’amour, constituent en effet la matière phénoménale du nœud borroméen. Avec Husserl, Merleau-Ponty et Patočka, nous montrerons que la Terre originaire et immobile cons- titue l’ancrage de tous ces mouvements. Les mouvements-nœuds de la vie affective reçoivent alors une signification ontologique. Ils sont autant de variantes du mouvement primordial vers l’être