Le retour en France du fameux rouleau des Cent Vingt Journées de Sodome est sans doute un événement médiatique, peut-être une bonne nouvelle (si tant est que les chercheurs puissent un jour s’y pencher). Mais le rouleau ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt des manuscrits sadiens. Une forêt, à vrai dire, clairsemée sinon dévastée tant est grand le nombre de pièces qui furent détruites, perdues, revendues et sont, peut-être, jalousement conservées par quelques collectionneurs. Les manuscrits qui nous restent nous renseignent toutefois sur la manière dont Sade travaillait, sur la tension entre formalisme et amplification qui traverse l’ensemble de son œuvre, informe autant son imaginaire érotique que sa poétique et son rapport à la mémo...