La reine Marguerite d’Anjou-Duras et la construction d’une mémoire familiale

D’abord vicaire pour le compte de son mari Charles, Marguerite d’Anjou-Duras devint bientôt régente pour son fils Ladislas, et dut longtemps lutter afin de défendre cet héritage contesté. Une fois son fils ayant reconquis le trône, elle put se retirer dans la ville de Salerne, à l’écart des manigances politiques napolitaines. Néanmoins, Marguerite continua de travailler inlassablement pour assurer la fortune de sa famille, cette fois-ci par le biais d’un patronage artistique visant à la célébration des Anjou-Duras, à la revendication de leur légitimité et à la construction d’une mémoire familiale. Emblématiques à cet égard apparaissent les commandes d’un cassone représentant La prise de Naples par Charles III d’Anjou-Duras, et plus encore la fondation de chapelles familiales à côté des maîtres-autels des églises les plus représentatives des villes de Naples et Salerne.At first vicar of her husband Charles, Margaret of Anjou-Durazzo then became regent for her son Ladislaus, and had to fight for a long time in order to defend this disputed inheritance. Once her son regained the throne, she could finally retire in the city of Salerno, away from the Neapolitan political plots. Nevertheless, Margaret tirelessly kept working to ensure the fortune of her family, this time by means of an artistic patronage aimed at the celebration of the Anjou-Durazzo, at the claim of their legitimacy and at the construction of a family memory. To this respect, emblematic were the orders of a cassone representing The Conquest of Naples by Charles of Durazzo, and in particular, the foundation of family chapels next to the main altars of the most representative churches of Naples and Salerno