Reality in Excess

In Hardy’s poetry, letters, notes and telegrams are most commonly linked to the experience of disappointed love. Those letters often reveal themselves under the ambivalent light of either sun or moon, and therefore convey the most painful truth in a highly ironical manner. As the means for both union and division, letters are weapons because they control their senders and recipients by weaving a web-like continuity between people, places and events. Hardy’s conviction that poetry is the most efficient conveyor of truth is also made clear in the way the letter motif participates in poetic continuity: the conjunction of lit letter and poem enables a genuine dramatization of the truth, as the vertical unfolding of the poem reproduces that of the letter. Through this unique and complex form of visual tautology – this actual irony of correspondence –, Hardy’s poetry materializes what Jean Baudrillard calls “the irony of too much reality”, indeed asserting once more the author’s belief that “the letter killeth”. Ultimately, the poet’s own voice has to suffer this ironical redoubling of the text, which consequently also concerns the relation between writer, text, and reader.Dans la poésie de Hardy, les lettres, notes et télégrammes apparaissent le plus souvent dans le contexte de la déception amoureuse. Ces lettres se dévoilent aussi souvent sous la lumière ambivalente du soleil ou de la lune, transmettant ainsi de douloureuses vérités de manière hautement ironique. Vecteurs d’union et de désunion, les lettres sont des armes car elles agissent sur leurs expéditeurs et destinataires en tissant la toile d’une continuité entre les êtres, les lieux et les événements. Hardy voyait dans la poésie le relais le plus efficace de la vérité, ce qui apparaît dans la façon dont la lettre participe également à une continuité poétique : le poème se déroule verticalement comme se déplie la lettre, et cette adéquation permet ainsi une authentique mise en scène, ou mise en espace, de la vérité. Par le biais de cette forme complexe de tautologie visuelle – véritable ironie de la correspondance – la poésie de Hardy incarne ce que Jean Baudrillard nomme « l’ironie du trop de réalité », affirmant ainsi une fois de plus la conviction qui sert d’épigraphe à Jude the Obscure – « the letter killeth ». C’est, en dernier lieu, la voix de l’auteur lui-même qui va subir les conséquences de ce redoublement ironique du texte, ironie qui va donc toucher également la relation entre écrivain, texte, et lecteur