À travers ses usages coloniaux, la photographie a représenté en Afrique un instrument de chosification scientifique, de contrôle des populations et des identités, de coercition par l’image. Qu’en est-il aujourd’hui des actes de contestation, de résistance et d’émancipation par la photographie ? À moitié déchirées, effacées, presque illisibles, des figures du passé resurgissent par des images retouchées, recomposées, remises en scène pour être mobilisées dans les luttes du présent. Ce numéro rend compte de l’extraordinaire malléabilité des matériaux photographiques. À l’ère numérique, un besoin grandissant de se réapproprier les images historiques se traduit par de multiples formes de remise en circulation, de réemploi, de transformation, so...