On the margins of perception - TO-clauses: a standard construction of perception verbs?

The main objective of this corpus-based study is to provide an account for the fact that, contrary to what some grammars postulate, TO-infinitive clauses can be – and are – used in the complementation of perception verbs in the active. The analysis seeks to answer the underlying question of whether the norms or usages mentioned in prescriptive or descriptive grammars influence the way speakers use such constructions (perception verb + NP + TO-infinitival), while confronting these norms and usages to evidence provided by attested examples. Three varieties of English – British, American and Canadian English – are thus compared so as to identify: how frequently TO-infinitivals occur as complements; which verbs take this type of complement; and in which variety and in which register they are frequently used. It is shown that the utterances provided by the corpora contradict the norms that are prescribed or described in grammars. The study puts forward a semantic explanation as to the (in)compatibility of perception verbs with TO-infinitivals, partly based on the types of these verbs. It also demonstrates that the sentences sometimes convey a meaning of sensory perception, even if an interpretation of mental judgement or inference – often mentioned in grammars – is more frequent.Cette étude vise à rendre compte de la possibilité qu’ont les verbes de perception d’accepter comme complément à l’actif une infinitive en TO – emploi proscrit ou restreint à certains verbes par les grammaires. Elle s’interroge quant à l’influence des normes et usages mentionnés dans les grammaires prescriptives ou descriptives sur la manière dont les locuteurs emploient la construction « verbe de perception + GN + infinitive en TO » ; pour ce faire, ces usages prescrits ou décrits sont confrontés aux données fournies par quatre corpus. Trois variétés d’anglais sont comparées (britannique, américain et canadien), afin de mettre au jour la fréquence d’occurrence des infinitives en TO, les verbes de perception concernés, ainsi que la variété et le registre où cette complémentation est le plus fréquemment employée. L’étude montre que la réalité des énoncés est en contradiction avec les “normes” grammaticales, et propose une explication sémantique du phénomène de (non-)compatibilité des verbes de perception avec ces infinitives, qui se fonde en partie sur le type de ces verbes. Elle met également en évidence que si les énoncés véhiculent souvent une lecture de jugement mental ou d’inférence (signalée dans les grammaires), ils expriment parfois un acte physiologique de perception