49. Loi de l’assistance publique

Dans une société où l’Église catholique ultramontaine défendait l’alliance de l’Église et de l’État et la primauté de l’Église sur l’État dans les questions dites mixtes (affaires scolaires et sociales), la loi sur l’assistance publique constitue une des premières remises en question de cette position doctrinale. Certes le gouvernement du premier ministre Taschereau aura à revenir sur ses positions, mais, avec les propositions d’intervention économique de l’État chez Bouchette et Asselin (L’Action française, 1927), cette loi marque une étape au Québec dans la perception canadienne-française de l’État. Cette conception continuera à évoluer. Ainsi, pendant les années 1930, le débat s’engage sur la nationalisation de l’électricité ; aussi, le programme de l’Action libérale nationale, en 1934, assigne un rôle beaucoup plus interventionniste aux pouvoirs publics (texte 56). La nouvelle conception du rôle de l’État culminera évidemment au moment de la Révolution tranquille au cours de laquelle l’État agira comme maître d’œuvre du développement de la société, notamment en réformant l’éducation et l’organisation des soins de santé et en nationalisant l’électricité. Sur la loi de l’assistance publique, voir Antonin DUPONT, Les relations entre l’Église et l’État sous Louis-Alexandre Taschereau (1920-1936), Montréal, Guérin, 1972, p. 76-107 et Bernard VIGOD, Quebec Before Duplessis. The Political Career of Louis-Alexandre Taschereau, Montréal-Kingston, McGill-Queen’s, 1986, p. 83-89