Associations, témoignages, mythistoires

Dans cet article l’auteur, historien de métier, décrit son propre ouvrage autobiographique publié en 2013. Juxtaposée à l’histoire de la Grèce, la « micro-histoire » de sa famille depuis le XVIIIe siècle est parsemée d’incidents qui ont marqué l’enfance de l’auteur pendant l’Occupation et la guerre civile, puis ses années d’études et d’enseignement durant et après la dictature des colonels. Dans un esprit auto-dérisoire, l’article présente un historien qui transgresse les règles de son métier en écrivant une « mythistoire » et qui s’efforce d’exorciser sa culpabilité tout en succombant aux plaisirs d’une écriture libre et littéraire. Il découvre ainsi que lui ne fait pas de l’histoire, il fait de la prose ; ce qui le transporte vers une conclusion moins banale, que l’autobiographie est omniprésente dans la littérature et les beaux-arts. Il évoque donc, admiratif, G. T. di Lampedusa imaginant Le Guépard tout droit sorti de l’histoire de sa famille, Luchino Visconti identifiant un de ses aïeuls au Prince di Salina, voire encore Richard Strauss, dont les « Letzte Lieder », mélodie et vers, résonnent tel un testament nostalgique, harmonieux, sereinIn this article the author, a historian, describes the autobiography he published in 2013. This “micro-history” of his family, juxtaposed to the History of Greece since the eighteenth century, is studded with the incidents, which marked the author’s childhood during the Nazi occupation and the civil war, then his years of studying and teaching during and after the colonels’ dictatorship. In his article the author presents himself, ironically, as an historian trying in vain to exorcise his guilt for transgressing the rules of his discipline by writing a “mythistory”, whilst totally abandoned to the pleasures of a free, literary style. Having thus discovered that instead of doing history “il fait de la prose”, he goes on to a not so hackneyed conclusion: that autobiography is omnipresent in literature and the arts. He can thus evoke, in admiration, G. T. di Lampedusa who writes Il Gattopardo inspired by his family’s history, Luchino Visconti who obviously saw one of his ancestors in the person of Prince di Salina, and even Richard Strauss, whose “Letzte Lieder” resonate with their verses in a nostalgic, harmonious, serene testamen