Partant du constat qu’une partie de la littérature française contemporaine s’élabore à la fois dans un refus de la fiction et dans une critique du récit au profit d’une écriture factualiste qui déjoue la mise en intrigue, cet article fait l’hypothèse d’une extension à la vie quotidienne de ce que le genre du témoignage avait introduit en littérature : une tentative d’objectivation des données de l’expérience personnelle visant à documenter la vie réellement vécue. Les auteur·rice·s des œuvres analysées ici consignent et archivent des faits qu’ils attestent afin de les rendre imprescriptibles, contribuant par là même à la remise en cause d’une certaine idée de la littérature dont le champ reste tributaire.Taking into account an observable te...