L’analyse de la correspondance d’Élisabeth Bégon, l’un des premiers témoignages littéraires de la Nouvelle-France, souligne les changements de perspective qui s’opèrent au fil du temps dans l’imaginaire de cette aristocrate d’origine française qui n’arrive à s’acclimater ni dans la colonie, ni en France. En effet, Élisabeth Bégon perçoit les réalités concrètes ainsi que les règles sociales comme étrangères, que ce soit au Canada ou bien en France, où elle passera les dernières années de sa vie. Ses lettres, destinées à un cercle familial et privé, fournissent un témoignage du processus de différenciation par lequel la colonie s’éprouve autre, à distance de la métropole. On montre également comment cette diversité s’exprime moins dans l’expr...