Suréna, la dernière pièce de Corneille, est une tragédie monotone; on dirait qu'il s'agit d'une élégie. Suréna, général d' Orode qui est roi des Parthes, triomphe des Romains à Carrhes mais se fait assassiner par le roi. Car il refuse d'épouser sa fille; le roi s'inquiète de laisser indépendant un sujet aussi puissant que Suréna. Ce qui nous frappe, c'est que cette injustice ne provoque chez lui aucune résistance et qu'il accepte la mort avec calme. Stoique, le héros se contente de mépriser en lui-même celui qui le persécute. Il ne fait aucun effort pour essayer de préserver sa vie. La monotonie de la pièce provient sans aucun doute de la passivité de son attitude. Pourquoi a-t-il perdu toute envie d'agir? D'abord, en tant que sujet loyal...