Réseau d’infrastructure et échelles de structuration territoriale en Algérie : Définition des épaisseurs territoriales comme outil d’évaluation de l’interaction flux-espace. Le cas de l’autoroute Est-ouest.

Le réseau routier algérien s’est construit dès le début de la colonisation française sur la base de routes dites nationales, qui ont été pendant longtemps, à côté du chemin de fer, les principales structures de mobilité du pays. Elles ont contribué fortement à l’organisation du territoire et des établissements humains. Des villes et des villages s’y sont greffés, ainsi que des activités économiques fortement ancrées dans le territoire local telle que l’agriculture. Ces routes sont connectées aux réseaux lents que sont les cheminements ruraux et les cours d’eau qui construisent le paysage et le territoire et contribuent à structurer l’économie locale et les activités socio-culturelles. L’autoroute Est-ouest quant à elle est dans une logique qu’on peut qualifier de rapide et vise une économie industrielle nationale et internationale qui, à priori, se préoccupe peu des anciens rapports forts entre la route nationale et ses épaisseurs riveraines. L’hypothèse qui est faite est qu’après l’arrivée de l’autoroute Est-ouest, le réseau viaire et ferroviaire en général, les activités qui leur sont liées et l’ensemble des établissements humains qui s’y sont greffés se réorganisent et se restructurent en fonction des nouvelles configurations du réseau. Dans cette communication, nous tentons de questionner ces nouvelles transformations par rapport aux anciennes logiques de développement territorial, tout particulièrement le rôle du projet de l’autoroute Est-ouest en tant qu’une structure importante du nouveau système global de transport en définissant ses échelles d’influence du point de vue spatial. Ces dernières nous serviront au cours de notre recherche sur ces territoires à établir un outil d’analyse et d’évaluation des interactions flux-espace autour de cette nouvelle infrastructure