Le trésor, le musée et l’objet religieux processionné : permanence et renouvellement des pratiques culturelles versus conservation

International audienceL'objet cultuel précieux fait l'objet le plus souvent de toutes les attentions de la part des professionnels de la conservation. Placé face aux demandes d'utilisation, le conservateur ajuste ses exigences en matière de conservation, de sécurité, de sûreté. Jusqu'où l'adaptation est elle possible ?A travers trois cas de figures d'objets insignes - la statue de la Vierge noire de Rocamadour (Lot), la Sainte Coiffe de la cathédrale de Cahors (Lot), le trésor de l'ancienne abbaye Sainte-Foy de Conques (Aveyron) -, nous mettrons en évidence, outre les questions liées aux nécessaires mesures conservatoires et à la sensibilisation des interlocuteurs cultuels à celles-ci :- l'évolution des pratiques concernant ces objets de la part du clergé : remise au jour des rituels oubliés (Sainte Coiffe), permanence de rituels peu en accord avec les exigences de conservation actuelles (Sainte-Foy), création de rituels (Vierge noire)- la valeur attribuée à l'original (Sainte-Foy) et le choix du recours à une copie processionnée (Vierge noire)- les questions posées par le choix de porter en procession la relique sans son reliquaire, de la valeur relative de ces deux objets selon le regard de chaque acteur et de l'impossibilité à dissocier les deux sans mettre en danger leur conservation (Sainte Coiffe)- la sécurité et la sûreté, en lien avec la valeur vénale de l'objet (tentative de vol sur la Sainte Coiffe) et dans le contexte actuel de tension terroriste- le conflit, dans le contexte français de la loi de séparation des églises et de l’État en 1905, entre la permanence de l'affectation au culte d'un objet cultuel, même conservé en musée (Rocamadour) et a fortiori dans un trésor, et les exigences en matière de conservation de ces mêmes institutions