Limitation de l’usage des pesticides sur des cultures de laitue d’abri : bilan du projet DEPHY EXPE LILLA.

Le numéro 76 d'Innovations Agronomiques est constitué d’articles de synthèse des projets DEPHY EXPE publiés à l’occasion du Colloque National DEPHY EXPE, qui s’est déroulé le 28 mai 2019 à l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (Paris)Preventive chemical control is still today the main mean of managing pests in winter lettuce under shelter. Alternative strategies have been explored in the LILLA project, either to provide needed experimental results on non-chemical plant protection techniques, or to test cropping systems based on integrated protection strategies that reduce the use of pesticides. Innovative pest management levers, including increased genetic resistance to basal rots, or the use of drip instead of sprinkler-irrigation. Considering a set of 23 comparative crop management trials, halving the number of fungicide treatments in combination with alternative techniques does not show a statistical increase in the risk of crop failure. The biological control strategies tested against aphids remain to be improved. The cost of implementing alternative techniques is significant but remains moderate in most cases. The most effective of these techniques could be more easily implemented by farmers if uncertainties about crop income were lower.La lutte chimique préventive est encore aujourd’hui le principal moyen de lutte contre les bioagresseurs en culture de laitue d’hiver sous abri. Des stratégies alternatives ont été explorées dans le projet LILLA, visant soit à fournir des références expérimentales manquantes sur des techniques non chimiques de protection des plantes, soit à tester des conduites de cultures basées sur des stratégies intégrées de protection, limitant le recours aux pesticides. Des leviers innovants, comme une résistance génétique accrue aux agents de la pourriture du collet, ou la conduite de l’irrigation en goutte à goutte au lieu de l’aspersion, ont pu être identifiés. En considérant un ensemble de 23 essais comparatifs de conduite des cultures, une diminution de moitié du nombre de traitements fongicides en association avec des techniques alternatives ne montre pas une augmentation statistique du risque de perte de récolte. Contre les pucerons, les stratégies de contrôle biologique testées restent à améliorer. Le coût de mise en oeuvre des techniques alternatives est significatif mais, pour la plupart d’entre elles, reste modéré. Les plus efficaces de ces techniques pourraient plus facilement être mises en oeuvre dans les exploitations si les incertitudes sur les revenus de la récolte étaient moins grandes