Le populisme aux Etats-Unis : le rejet de l’élite

Dans cet article, nous étudions la signification du populisme aux Etats-Unis dans une perspective historique. Nous montrons que si le populisme n’est pas une idéologie, il propose cependant une vision très spécifique du monde et de la politique. Dans la rhétorique populiste, l’histoire et les enjeux politiques sont réduits à une opposition agressive entre un peuple majoritaire, homogène et travailleur et une élite minoritaire, hétérogène et paresseuse. Cela étant dit, nous montrons que si le populisme n’est pas une idéologie, il se greffe sur des idéologies, de droite et de gauche, et parfois aux extrêmes. Nous illustrons notre propos avec des exemples aux Etats-Unis tels que People’s Party, Huey Long et Jesse Jackson à gauche, Arnold Schwarzenegger et Donald Trump à droite, et Pat Buchanan à l’extrême droite. Nous réalisons également une analyse des discours de Ross Perot et du Tea Party pour illustrer la spécificité du populisme fiscal. En conclusion, nous montrons que le populisme est profondément ancré dans la vie politique américaine depuis la naissance des Etats-Unis et le débat entre les Pères fondateurs sur la forme que le futur Etat fédéral allait prendre. Cela nous permettra de considérer que le populisme n’est pas systématiquement une menace pour la démocratie aux Etats-Unis, et qu’il ne se résume certainement pas à une de ses formes les plus connues : le populisme d’extrême droite.In this article, we explore the meaning of populism in the United States in historical perspective. We point out that if populism does not carry an ideology, it offers though a specific and original vision of the world. In the populist narrative, history and politics are scaled down to an aggressive opposition between homogeneous, in the majority and hard-working people and heterogeneous, in the minority and lazy elite. If populism is not an ideology, it annexes very easily itself on ideologies, from right to left, going sometimes towards the extremes. We illustrate the argument with US examples such as the People’s Party, Huey Long and Jesse Jackson on the left, Arnold Schwarzenegger and Donald Trump on the right, and Pat Buchanan on the extreme right. We will add a short detour with Ross Perot and the Tea Party to illustrate the specificity of fiscal populism. As a conclusion, we will show that populism is deeply rooted in the American life since the birth of the United States and the debate between the Founding fathers on the shape the Federal State should fit in the future. This will let us considering populism is not systematically a threat on democracy in the United States, and does not reduce itself to one of its possible form: far right populism.En este artículo, se analiza el significado del populismo en Estados Unidos con un enfoque histórico. Se demuestra que aunque el populismo no sea una ideología, propone sin embargo una visión muy específica del mundo y de la política. En la retórica populista, la historia y los objetivos políticos remiten a una oposición agresiva entre un pueblo mayoritario, homogéneo, trabajador y una élite minoritaria, heterogénea y ociosa. No obstante, se muestra, a pesar de que no se trate de una ideología, que el populismo se incorpora en ideologías tanto de derechas como de izquierdas y, a veces, extremistas. Se analizan varios ejemplos, tales como People’s Party, Huey Long y Jesse Jackson (izquierda), Arnold Schwarzenegger y Donald Trump (derecha) y Pat Buchanan (extrema derecha). Se estudian también los discursos de Ross Perot y del Tea Party para subrayar la especificidad del populismo fiscal. A modo de conclusión, se muestra que el populismo está presente en la vida política norteamericana desde el nacimiento de Estados Unidos y el debate de los Padres fundadores sobre modelo hacia el que debía orientarse el futuro Estado federal. Esto demuestra que el populismo no es necesariamente una amenaza para la democracia en Estados Unidos y que no se reduce a una de sus corrientes más conocidas : el populismo de extrema derecha