Le monde contemporain – postcolonial, post-11 septembre, globalisé – doit se confronter au défi de l'histoire immédiate, face à une inflation événementielle et simultanément face à une diffusion médiatique massive, rapide, internationale où le présent se raconte dans l'urgence. Cette pression des faits renforce pourtant le besoin de fictions, non pour se détacher du « présentisme » de notre époque mais bien pour s'y mesurer. Interrogeant aussi la valeur exacte des mots, elle donne une résonance autre au débat concernant les relations entre littérature et histoire et impose d'en reformuler les présupposés. Les littératures contemporaines s'attellent ainsi à reconstruire une phénoménologie de l'événement, à mettre en scène l'autorité possible...