Nietzsche versus Héraclite : Nietzsche qui rit, Héraclite qui pleure

La figure d’Héraclite est cruciale pour saisir la lecture nietzschéenne de la pensée présocratique (Héraclite comme héros solitaire d’une pensée tragique du temps) et la constitution historique / dialectique de la pensée de Nietzsche. Les thèmes héraclitéens (la guerre, la justice, le statut ontologique des choses, la nécessité) motivent le dépassement du pessimisme moral de Schopenhauer par la critique généalogique des présupposés moraux inhérents aux catégories métaphysiques dominantes : c’est bien l’« Héraclite » de Nietzsche qui invite celui-ci à fonder le pessimisme tragique dionysiaque propre à Zarathoustra.The figure of Heraclitus is crucial to grasp the Nietzschean reading of the pre-Socratic thought (Heraclitus being described as a lone hero of a tragic thinking of the time) and the historical constitution / dialectic which defines Nietzsche’s way of thinking. The Heraclitean themes (war, justice, the ontological status of things, the necessity) motivate the overcoming of Schopenhauer moral pessimism by the genealogical criticism of moral assumptions inherent in the dominant metaphysical categories: this is indeed the figure of “Heraclitus” that he builds who invites Nietzsche to found the tragic Dionysian pessimism specific to Zarathustra