Dans les leçons sur la rythmique ancienne de F. Nietzsche, le rythme est objet d’une étude philologique, lié à l’expérience de la parole et du texte, mais aussi et surtout d’une étude anthropologique, parce que son action sera repérée dans les moments originaires de l’organisation religieuse, sociale et civile de l’homme. Le lien entre ces deux approches s’éclaircit quand on comprend que le discours sur le rythme est d’abord un discours sur la forme (en un sens aristotélicien) et sur la norme (la normativité), ou bien sur la convention et sur son rapport avec la nature. Le rythme est une forme qui a une capacité normative, capable d’informer la matière, conçue aussi bien comme poésie et musique ou comme âme, caractère et habitus de l’homme....