Le dynamisme vital de la voix chez Diderot

Diderot n’a cessé d’explorer la voix au cœur de son œuvre philosophique mais aussi romanesque. Cet article examine donc la façon dont l’écrivain matérialiste, au cœur d’une tension interne entre agacement et attirance pour le son, cherche à réhabiliter la voix humaine en ce qu’elle est signe de vitalité. Le propos souligne encore que si le philosophe, en expérimentant chez ses personnages la sensibilité de la matière, rend compte parfois de l’énergie et de l’excès d’une voix vibrante, il dit aussi la force d’une nature humaine passionnée qui perd en fin de compte l’idée de sa perfectibilité, mais s’extrait de la chape de plomb dont l’univers religieux et politique la revêtait.At the heart of his philosophical and literary work is Diderot’s perpetual exploration of the voice. This article examines how the materialistic writer, caught in an internal tension between annoyance and attraction for sound, attempts to rehabilitate the human voice as sign of vitality. We also emphasise that if the philosophe, whose characters experience the sensitivity of matter, sometimes shows the energy and excess of a vibrating voice, he also expresses the force of passionate human nature which finally loses the idea of its perfectibility but escapes from the prison constructed by the religious and political universe