Jardins et dépendance. L’institutionnalisation précaire de l’horticulture thérapeutique

Le déploiement d’une action publique autour de la dépendance, et la diffusion d’injonctions au « verdissement » de la société comme à la recherche du bien-être, offrent un contexte propice à la réinvention contemporaine d’une vieille idée : le jardinage recèlerait des vertus thérapeutiques. Quelles sont, dès lors, les activités des militants qui prônent la légitimation de l’horticulture comme pratique thérapeutique professionnelle et son développement au sein d’institutions de santé ? Pour ces militants, attester des vertus thérapeutiques du jardinage constitue une épreuve de réalité avec laquelle ils composent, depuis sa mise en scène jusqu’à son évitement. Mais c’est aussi par là qu’ils enrôlent le monde médical, enrôlement dont l’ambivalence dans ce processus constitue un enjeu.Together with the call for a “green” society and the quest for well-being, the development of public action to prevent dependency make for a good context in which to revive an old idea: the therapeutic value of gardening, or gardening as therapy. What, then, do activists who advocate turning horticulture into a legitimate, professionally therapeutic practice, and to cultivate it within healthcare institutions, recommend? Proving the therapeutic virtues of gardening are the reality they must deal with, either choosing to highlight them or to avoid them. But they must also convince the medical profession, and their ambivalence is precisely what is at stake in that test