Désordre dans la famille : le divorce au Qatar

Au Qatar, les taux importants de divorces suscitent la crainte du gouvernement. Les causes possibles de ce phénomène social sont étudiées en regard des implications sur le modèle familial et les formes de l’alliance matrimoniale. Une analyse comparative des lois de la Constitution et des juridictions du Code de la famille montre que l’égalité de genre n’a pas la même implication selon l’une et les autres. Les conséquences du divorce affectent surtout la femme à laquelle le Code de la famille concède peu de compétence légale, à l’instar de la charia. Elles permettent de souligner les divergences entre le modèle de développement social promu par les autorités, qui figure une émancipation féminine selon une modernité islamique dont participe l’idéologie néopatriarcale. À travers la problématique du divorce et les solutions apportées par les instances du gouvernement afin d’y remédier, on comprend combien la famille et la religion sont associées.In Qatar, high divorce rates are arousing government fears. This article addresses the possible causes of this social phenomenon in terms of possible implications for the family model and the various forms of matrimonial alliances. A comparative analysis of constitutional law and the jurisdictions of the Family Code shows that gender equality does not have the same incidence depending on the legal reference. The consequences of divorce mostly affect women, who have little legal competence according to the Family — and Sharia — law. These consequences allow us to emphasize divergences in a social development model promoted by the authorities, which features women’s emancipation according to an Islamic modernity that is itself a component of the neopatriarchal ideology. By focusing on the issue of divorce and the solutions provided by the government authorities, we come to understand to what extent family and religion are intertwined