Écrire l’histoire monastique au xxie siècle

Une série d’ouvrages aux statuts variés, de la synthèse à la monographie, donne l’occasion de s’interroger sur la situation de l’histoire monastique, entre présupposés persistants et renouveaux méthodologiques, entre approche historique et analyse monumentale. Une meilleure compréhension des rhétoriques mémorielles a donné des récits de fondation une vision moins naïve, tandis qu’un intérêt renouvelé pour les archives et leurs procédures de constitution en permettait un usage plus avisé, au-delà de la traditionnelle histoire domaniale, et que la sensibilité liturgique amenait à relire les inscriptions spatiales. En outre, l’arc chronologique s’est étendu vers l’époque moderne, longtemps méconnue, et les refondations post-révolutionnaires, faisant du monachisme un véritable objet de sciences sociales.A series of publications of various types, ranging from syntheses to monographs, offers us the opportunity to examine the situation of monastic history, including persistent biases, instances of methodological renewal, the historical approach and monumental analysis. A better understanding of memorial rhetoric has resulted in a less naïve reading of founding stories, while a renewed interest in archives and in the process of constituting them has led to a more intelligent use of them, beyond traditional feudal history, and a new liturgical sensibility has led to the rereading of spatial settings. Furthermore, the timespan covered by these studies has spread to the Modern period, neglected until recently, and to the post-Revolution refounding of monasteries, making monachism a true research topic for the social sciences