Pratiques et représentations de la nature en ville : la territorialisation de l’environnement par les Parisiens

Nous nous intéressons ici aux pratiques et représentations de la nature à partir d’entretiens menés auprès de parisiens, dans le but de confronter nos analyses d’une part aux travaux de Buttel sur la conscientisation des pratiques environnementales et d’autre part aux réflexions contemporaines sur la territorialisation des enjeux environnementaux. Après une présentation du cadre théorique de cette étude, nous revenons sur les éléments de méthodologie et les microquartiers parisiens étudiés. Nous détaillons alors comment les personnes rencontrées décrivent la nature urbaine et la biodiversité, et quelles actions elles associent à ces éléments. L’analyse approfondie montre que l’approche de Buttel, liant les pratiques individuelles avec leur pertinence environnementale, n’est que faiblement validée : les citadins demeurent peu engagés dans leur interaction directe avec la nature de proximité, et ils associent la biodiversité à certaines pratiques quotidiennes spécifiques, comme l’alimentation ou la gestion des déchets. L’approche en termes de territorialisation permet d’insister sur certains entretiens montrant comment les individus se saisissent de la nature pour concrétiser les enjeux environnementaux et pour se mobiliser en leur faveur. Mais ces cas demeurent assez rares, et l’article invite à étudier des mobilisations déjà existantes pour approfondir ce champ.We focus here on the practices and representations of nature through interviews with Paris inhabitants, in order to compare our analyzes both to the work of Buttel on environmental practices and to contemporary reflections on territorialisation of environmental issues. We firstly discuss the theoretical framework of this study, and we present methodological elements and the Parisian micro-neighborhoods studied. Then we show how people encountered describe urban nature and biodiversity, and what actions they associate with these elements. Further analysis shows that the approach of Buttel, linking individual practices with their environmental relevance, is only weakly validated: the townspeople remain unengaged in their direct interaction with their surrounding nature, and they associate biodiversity to certain specific daily practices, such as food or waste management. The approach in terms of territorialisation allows to insist on some interviews showing how individuals grasp nature to achieve environmental issues and to mobilize in their favor. Such cases are quite rare, and the article invites to study already existing mobilizations to deepen this field