Il est communément admis, au moins, dit-on, depuis la Renaissance, que les ruines puissent poser une question de poétique. Mais encore faut-il que ces ruines en question aient une présence matérielle. Truisme ? En quelque lieu qu’elles soient situées – urbain, rural ou désertique – s’il y a des ruines, c’est qu’on les a laissées, voire parfois installées, là où elles sont. Cela même est à interroger : à quelle négligence, à quel oubli ou à quelles intentions répond l’existence de ces objets qui, en tout état de cause, en appellent à la mémoire ? Et quel rôle ont joué les artistes et les écrivains dans le sort qui leur est ainsi fait ? L’idée qu’on puisse ériger la ruine en monument, peut-être caractéristique de l’époque moderne, répond à d...