Rétablir la métrique de Térence au xvie siècle : le cas du Iudicium de Glaréan (1540)

Les comédies de Térence connurent un succès considérable à la Renaissance, notamment parce qu’elles furent largement utilisées pour l’apprentissage du latin. En revanche, l’aspect métrique de ces textes fut oublié dès la fin de l’Antiquité. Les humanistes entreprirent de rétablir la métrique de Térence à l’aide des traités de grammaire antiques, mais se heurtèrent longtemps à une colométrie défaillante et à un texte instable. Cette période de tâtonnements a fait l’objet de quelques études d’ensemble ; le présent article vise à donner une image plus précise de l’exégèse sur la métrique térentienne en adoptant un point de vue plus spécifique : nous examinerons ici le commentaire de Heinrich Glaréan, paru en 1540, et plus particulièrement les méthodes qu’il met en œuvre pour corriger le texte et rétablir les mètres. Une mise en perspective avec les travaux qui ont précédé, notamment ceux d’Érasme, permettra de situer le rôle de Glaréan dans le débat humaniste sur la métrique de Térence.Terence’s comedies enjoyed considerable success during the Renaissance, particularly because they were widely used for learning Latin. However, knowledge of the metrical features of these texts had been lost since the end of Antiquity. Humanist scholars began to re-establish Terence’s metres using ancient grammatical treatises, but for a long time were faced with bad colometry and an unstable text. This period of trial and error has been the subject of a few general studies. The present article aims to give a more precise image of the exegesis devoted to Terentian metrics by adopting a more specific point of view: we will examine here the commentary of Heinrich Glareanus, published in 1540, and more particularly the methods that he employed to correct the text and restore the metrical systems. A discussion of his relation to the works that preceded his own, including that of Erasmus, will help to contextualize the role of Glareanus in relation to humanistic debate about the metres of Terence