De la géographie physique à la géographie environnementale : passerelles et abîmes

Special Issue: Changing Priorities in Physical GeographyInternational audienceThis paper provides a clinical analysis of some existing and potential linkages and gaps between physical and environmental geography as currently experienced and represented among the French community of physical geographers. Following a rapid evocation of some relevant historical facts, a first view is expressed that considers environmental geography as a natural downstream extension of physical geography, within a fruitful continuum from basic to applied research (with significant results in fields such as local climatology and process geomorphology). Another viewpoint considers physical geography and environmental geography as enemy sisters, based on a Manichean view opposing a “hard” physical geography to a “soft” environmental geography, each with contrasting conceptual frameworks and methodological approaches. Lastly, a number of recent initiatives within the French community of geographers interestingly use environmentally connoted “objects” to try and reconnect the communities of human and physical geographers. The recognition of the hybrid nature of geography and the development of an inclusive “environmental geography” might be a way—among others—to rebuild French geography as a whole and to overcome collectively the nature/culture dichotomy.Cet article présente une analyse clinique des relations entre géographie physique et géographie environnementale telles que vécues et perçues par la communauté française des géographes physiciens. Après un bref rappel historique, un premier point de vue est exposé qui considère la géographie environnementale comme un prolongement naturel de la géographie physique, dans le cadre d'un fructueux continuum allant de la recherche fondamentale à la recherche appliquée (avec des résultats particulièrement significatifs dans des domaines comme la climatologie locale et la géomorphologie dynamique). Un autre point de vue considère la géographie physique et la géographie environnementale comme des sœurs ennemies, sur la base d'une vision quelque peu manichéenne opposant une géographie physique « dure » à une géographie environnementale « molle », chacune de ces géographies utilisant des cadres conceptuels et des approches méthodologiques qui lui sont propres. Enfin, un certain nombre d'initiatives récentes au sein de la communauté française des géographes utilisent des « objets » à connotation environnementale pour tenter de reconnecter les communautés des géographes humains et des géographes physiciens. La reconnaissance de la nature hybride de la géographie et le développement d'une « géographie environnementale » intégratrice pourrait être un moyen—parmi d'autres—de refonder la géographie française dans son entier et de dépasser collectivement la dichotomie nature/culture qui montre aujourd'hui ses limites