Température et efficacité de la lutte biologique, quelles implications pour le cas de Tuta absoluta (Meyrick, 1997) au Sénégal ?

Les interactions proies/prédateurs sont modulées par le changement des conditions climatiques. En Afrique subsaharienne, plus précisément au Sénégal, l'impact de températures élevées sur le ravageur majeur des cultures de tomates Tuta absoluta et son principal EN le prédateur Nesidiocoris tenuis est encore mal connu. Le but de notre étude était donc d'établir les tables de vie de la souche sénégalaise de T. absoluta et N. tenuis à 25°C, 30°C, 35°C, 40°C, 45°C constant et à la fluctuation 40/35°C, mais aussi d'évaluer le taux de prédation de N. tenuis sur les oeufs de T. absoluta à de telles températures. Nous avons pu démontrer qu'il n'y a pas de différence majeur dans la capacité des deux espèces à survire à des températures élevés. Toutes deux ont pu effectuer leur cycle jusqu'à 35°C. À partir de 40°C aucun oeuf n'a éclos pour aucune des deux espèces. L'intervalle de température optimale à leur survie et leur développement est situé entre 25°C et 30°C. N. tenuis s'est montré très efficace dans le contrôle de T. absoluta aux hautes températures avec une prédation maximale d'en moyenne 97.9 oeufs par les adultes femelles et 78.3 oeufs par les mâles sur un total de 100 oeufs, à 40/35°C. Ces résultats permettent une meilleure compréhension sur l'impact de la température sur la lutte biologique dans un contexte actuel de réchauffement climatique