Les superhéros sont-ils des hommes ?

International audienceLes personnages des comic strips présentent la version moderne des héros mythologiques ou folkloriques en même temps qu’ils sont une incarnation d’une forme d’idéal, voire des archétypes qui se manifestent sous forme d’histoires. Parmi cet ensemble apparemment homogène et disons « optimiste » du film de super-héros, qui est devenu aujourd’hui le genre meanstream par excellence, avec ses budgets colossaux, ses effets spéciaux ébouriffants, bref, la quintessence de l’Entertainment, se développe pourtant, dans le cinéma indépendant surtout mais avec une influence aujourd’hui sur la production des majors, des sous-ensembles qui cherchent à déconstruire ou bien à inverser, par la parodie, le réalisme ou la mise en abîme réflexive… les enjeux et les valeurs du modèle initial.Incassable (M. Night Shyamalan, 2000) déconstruit par exemple les mécanismes de la fascination du public pour le « super-héros ». De même les (anti)super-héros, irrévérencieux et sans idéaux, de Hancock (Peter Berg, 2008) à Deadpool (Tim Miller, 2016) se multiplient au cinéma, reprenant des motifs et des idées développées par des productions indépendantes comme Super (James Gunn, 2010) et American Hero (Nick Love, 2016). Ces films font replonger les créatures hyperboliques, que sont les super-héros, dans la réalité prosaïque et dans le quotidien de notre monde contemporain tout en transformant le film de super-héros en fable social tragi-comique. Que nous disent ces personnages « humains, trop humains » sur l’évolution du genre