Impact de la technique de réparation valvulaire sur la fonction ventriculaire gauche post opératoire dans l'insuffisance mitrale primaire par prolapsus du feuillet postérieur

Thèse présentée sous la forme d'une "thèse article"Introduction : l’insuffisance mitrale (IM) primaire est la valvulopathie la plus fréquente dans les pays occidentaux et est associée à un pronostic défavorable sous traitement médical. Lorsque l’indication chirurgicale est posée, la réparation valvulaire est le traitement de référence et doit être effectuée avant la survenue d’une dysfonction du ventricule gauche (VG), première cause de mortalité post opératoire. L’objectif de ce présent travail est de déterminer l’impact de la technique de réparation valvulaire mitrale sur la fonction ventriculaire gauche postopératoire chez les patients opérés d’une IM primaire sévère par prolapsus du feuillet postérieur.Méthodes et résultats : il s’agissait d’une étude monocentrique rétrospective menée sur 10 ans dans le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital de la Timone à Marseille. Trois cents trente-quatre patients atteints d’IM primaire sévère par prolapsus du feuillet postérieur ont été consécutivement inclus : 222 patients (66,5%) ont bénéficié d’une réparation valvulaire par néo-cordage (groupe N) et 112 patients (33,5%) d’une réparation valvulaire par résection (groupe R). On observait en préopératoire 30% de patients asymptomatiques et 44 % présentant une dyspnée de stade 2 NYHA, Une FA était présente chez 19 % des patients. La fraction d’éjection du VG était en moyenne à 65 8 % ; 27.80 % patients présentaient une dysfonction VG et 36.50 % une dilatation systolique ventriculaire gauche en préopératoire. L’atteinte isolée de P2 représentaient 76.40 % des lésions traitées.En analyse multivariée, par appariement par score de propension et analyse de sensibilité, la technique chirurgicale n’influençait pas la dysfonction VG en postopératoire immédiat et au 6ème mois. En postopératoire immédiat on retrouvait 29,8 % de dysfonction VG dans le groupe N contre 34 % dans le groupe R (OR 1.20 [0.64-1.94] ; p 0.68) et au 6ème mois, 15,60 % dans le groupe N contre 15,40 % dans le groupe R (OR 0.94 [0.38-2.15] ; p 0.88).La survie actuarielle à 4 ans était de 97.7 % [95.20-100] (groupe N : 99.30 % [97.80-100] ; groupe R : 96,40 % [91.70-100], p 0.47). Le taux de survie sans ré-opération à 4 ans était de 94.80 % [91.50-98.40] (groupe N : 97.70 % [95.20-100] ; groupe R : 91,40 % [85-98.30] ; p 0.21). Le taux de survie sans récidive d’IM modérée ou sévère à 4 ans était de 90,10 % [84.10-96.60] (groupe N : 93.50 % [87.10-100] ; groupe R : 86.50 % [76.60-97.60] ; p 0.36).Conclusion : la dysfonction ventriculaire gauche constitue la première cause de décès postopératoire et doit être impérativement prévenue par une prise en charge plus précoce. Le choix de la technique de réparation valvulaire ne semble pas avoir d’impact sur la fonction systolique ventriculaire gauche. La résection valvulaire et les néo-cordages présentent des résultats précoces satisfaisants et comparables