La déforestation en Amazonie brésilienne : une rupture apparente entre développement et environnement

recherche effectuée en collaboration avec l'IRD (US 140 ESPACE)International audienceAbstract. When development prevails on environment : deforestation in Brazilian AmazoniaDeforestation in Brazilian Amazonia rises mainly from planning and development policies initiated in the years 1950 and consolidated in the years 1970 by the Brazilian Authorities. These policies created great agricultural exploitations and pastures whose production, sold inside or exported, contributes to the development of Brazil. These great exploitations generate environmental consequences in terms of forest area reduction, carbonic gas emission and erosion of biodiversity and soils. An average forest surface of approximately 20.000 km ² (the equivalent of Slovenia) and sometimes nearly 30.000 km ² (the equivalent of Belgium) is lost each year in Brazilian Amazonia due to agricultural clearings. In this context, development opposes environment and seems even contradictory with the will of preserving the Amazon forest and its biological and climatic functions. However, various initiatives, often with the support or the pressure of the international community, were engaged by Brazil in order to reduce deforestation magnitude in Amazonia. The creation of protected areas and indigenous territories appears as major elements of these initiatives which aim at enrolling Amazonia in the framework of sustainable development preached by the international community. Based on fields observations and bibliographical research, this paper reports on deforestation and its evolution in Brazilian Amazonia. It shows that development and planning initiatives which have generated deforestation during recent decades in Brazilian Amazonia have been against forest and environment conservation.La déforestation en Amazonie brésilienne découle en grande partie des politiques d'aménagement et de développement initiées dans les années 1950 et consolidées dans les années 1970 par les Autorités Brésiliennes. Ces politiques ont fait émerger de grandes exploitations agricoles et pastorales dont la production, commercialisée à l'intérieur ou exportée, participe au développement du Brésil. Ces grandes exploitations génèrent d'importantes conséquences environnementales en termes de destruction de la forêt, d'émission de gaz carbonique et d'érosion de la biodiversité et des sols. Une surface forestière d'environ 20 000 km² (l'équivalent de la Slovénie) et parfois près de 30 000 km² (l'équivalent de la Belgique) est perdue en moyenne chaque année en Amazonie brésilienne suite aux défrichements agricoles. Dans ce contexte, le développement ne rime pas avec l'environnement et semble même contradictoire avec le souci de préserver la forêt amazonienne et ses fonctions biologiques et climatiques. Toutefois, diverses initiatives, souvent avec l'appui ou la pression de la communauté internationale, ont été engagées par le Brésil pour freiner la déforestation en Amazonie. La création des aires protégées et des territoires indigènes figure au premier rang de ces initiatives qui visent à inscrire l'Amazonie dans la mouvance du développement durable prôné par la communauté internationale. A partir d'observations de terrain complétées par une recherche bibliographique, cet article fait le bilan de la déforestation en Amazonie brésilienne et montre que l'objectif de développement et d'aménagement du territoire, en engendrant la déforestation, a pris le pas sur l'objectif de conservation de la forêt et de l'environnement