Comme une lettre à un ami : dispositifs génétiques dans la correspondance de Stendhal

Textes réunis et présentés par Françoise Leriche et Alain Pagès.International audienceCette communication se propose d'interroger les articulations entre la correspondance de Stendhal et la production de l'œuvre dans les étapes successives de sa genèse. Les frontières entre l'écriture dite ordinaire de la lettre et la création poétique si farouchement défendues par les uns n'existent pas pour d'autres qui s'installent d'emblée dans un espace décentré d'écriture, ignorant la dichotomie opposant l'œuvre consacrée à une nébuleuse d'écrits seconds dont les lettres font partie. Stendhal est de ceux-là et la correspondance ne saurait se réduire dans l'usage qu'il en a fait à un simple discours d'escorte de l'œuvre. L'écriture est toujours pour Stendhal d'une certaine façon réécriture, exploitant quantité d'" écrits souches " pour susciter la dynamique de la création, parmi lesquels les lettres figurent en bonne part. De la réflexion enregistrée dans le journal intime, à la note marginale déposée sur les pages d'un livre lu, en passant par le manuscrit trouvé et/ou réapproprié, ou encore le livre frauduleusement recopié, tout peut contribuer à la genèse l'œuvre, et la lettre est certainement une des souches les plus fécondes sur lesquelles se greffe la production littéraire.Chapitre disponible sur Google Livres