Ruse, reconnaissance, merveille tragicomique. Cornélie (A. Hardy), Conte d'hiver (W. Shakespeare)

National audienceThis article studies the use of trickery in two tragi-comedies denouements : Cornélie by A. Hardy and Winter’s Tale by W. Shakespeare. Tricking is a paradoxical mean to recognition because disguising the truth helps its revelation. The use of tricks stresses several topics from the apology of theatre during the sixteenth and the seventeenth centuries : the cure of the melancholic imaginations by parting the true from the false ; the tribute to artistic craftness, especially the power of deceiving the audience for its own good. Finally, those cunning recognitions question the nature of tragi-comic meraviglia and stress out an ironic, profane and disenchanted definition : meraviglia is neither miracle, nor magic.Cet article étudie l’utilisation de la ruse dans le dénouement de Cornélie d’Alexandre Hardy et du Conte d’hiver de Shakespeare : elle est l’instrument paradoxal des reconnaissances tragi-comiques, car en déguisant la vérité, elle en permet la révélation. Cet usage de la ruse met en valeur des motifs de l’apologie du théâtre au XVIe et au XVIIe siècles : guérison des imaginations mélancoliques par la distinction du vrai et du faux ; éloge de l’artiste ingénieux, c’est-à-dire rusé, capable de tromper le spectateur pour son bien. Les dénouements rusés interrogent enfin la nature de la merveille tragi-comique et en proposent une définition ironique, profane et sans illusion : la merveille n’est pas un miracle ni un tour de magie