Fragments d’archipels, archipels de fragments dans la littérature caribéenne d’aujourd’hui: Chez des écrivains francophones, hispanophones et anglophones d'aujourd'hui comme A. Carpentier et N. Guillén à W. Guerra

Il n'était pas prévu de publication des travaux de cette journée d'études destinée en partie aux doctorants et pour laquelle l'auteur a choisi d'exposer une partie des ses recherches sur le sujet.National audienceAlejo Carpentier avait préconisé de doter le Nouveau monde dont la Caraïbe d'un " nouveau roman tendu vers l'épique " entendu plus tard par Edouard Glissant comme un épique " concluant et participant " apte à mener la communauté-monde. Or, cet " épique " là se doit de rompre avec l'épique dit " excluant " d'hier rattaché au concept d'universalité européen qui se révèle inopérant pour comprendre le " divers " caribéen. Les poétiques se fissurent, la forme romanesque craque pour l'inachèvement et la pluralité des fins possibles comme le montre El reino de este mundo ou le roman de Daniel Maximin L'Isolé soleil qui se présente, lui, comme un " patchwork " de morceaux dont le romancier manipule les pièces pour précisément restituer un mode inédit d'écriture tandis qu'il multiplie les narrateurs et les points de vue. Le poème lui, devient fragment d'île ou miette d'archipel sans cesse réinventée et la Caraïbe ce laboratoire d'un regard désancré et renouvelé sur le monde dont le poète trace sur chaque " page-plage " une polyphonie jamais close. Le roman, à l'image de ceux de Daniel Maximin, se métisse de poèmes et de rythmes de jazz, devient " roman-mosaïque " ou kaléidoscope offert à un lecteur lui-même émancipé de la parole émancipatrice de l'écrivain, un roman ou un poème cousu de fragments et de tessons de vie que le lecteur affranchi des codes formels, peut manipuler à sa guise. Les formes craquent en même temps qu'elles se rencontrent dans le divers et l'insoupçonné, non pour une fusion nivelante à l'image d'une " mondialisation " univoque, mais, au contraire, dans l'ouverture d'un texte rendu poreux à tous les apports poétiques, perméable aux visions mouvantes et aux inventions de l'imaginaire autant qu'aux fragments de vie