Depuis le début de la guerre civile (1975-1990), la capitale du Liban est affectée par des cycles de destructions et de reconstructions dans un contexte marqué par une instabilité politique chronique et un grand dynamisme du secteur foncier allant de pair avec une faible intervention de l’État dans la régulation des intérêts privés. La pluralité des identifications et des définitions du patrimoine architectural et urbain n'est pas sans lien avec les enjeux politiques de la production de l'histoire nationale dans un pays aux frontières et à l'unité contestées. Ces facteurs expliquent en partie le contraste des temporalités que donne à voir le paysage urbain beyrouthin : vingt ans après la fin des hostilités, de nombreux immeubles portant les...