À l’été 2010, la Russie, gouvernée par le tandem formé par Dmitri Medvedev, son Président, et Vladimir Poutine, son Premier ministre, se trouve frappée par des feux de forêt massifs. Alors que ces incendies touchent les régions les plus occidentales du pays, y compris Moscou, sa capitale, ses gouvernants se retrouvent face à l’injonction de communiquer, c’est-à-dire de partager avec les gouvernés une certaine lecture de l’état des choses. Venant rompre le fonctionnement ordinaire d’une société, la catastrophe ouvre, en effet, un terrain de communication, c’est-à-dire un espace d’échanges entre producteurs de sens, et engendre en cela un exercice du pouvoir d’ordre symbolique. Reposant la question initialement formulée par Claude Gilbert, à ...