Les dysthyroïdies en médecine générale‎ : analyse de la population de l'étude ECOGEN

La pathologie thyroïdienne est un motif de consultation récurrent en médecine générale. Des recommandations encadrent la prise en charge des dysthyroïdies, mais la pratique quotidienne en soins primaires est peu décrite. Matériel et méthodes : Nous avons étudié la prévalence et la prise en charge des dysthyroïdies parmi les 20781 consultations de l'étude ECOGEN. Les nodules, goitres et cancers thyroïdiens ont été exclus. La population étudiée retenue était composée de 718 patients. Notre travail s'est intéressé aux données sociodémographiques, aux motifs de consultations, aux procédures réalisées, à la durée et aux résultats de consultations de ces patients. Résultats : La fréquence des hypothyroïdies et des hyperthyroïdies de la population de l'étude ECOGEN était respectivement de 3,1% et 0,35%. Elle augmentait avec l'âge et était significativement plus élevée chez les femmes que chez les hommes, avec un sex-ratio F:H de 4,04 pour les hypothyroïdies, et de 3,06 pour les hyperthyroïdies. Les plaintes somatiques les plus fréquemment décrites étaient l'asthénie et les variations de poids. Une médication endocrinienne était prescrite chez 90% des patients hypothyroïdiens. Le médecin initiait 17% des consultations en cas d'hyperthyroïdie. Les dysthyroïdies étaient fréquemment associées à des pathologies cardiaques, endocriniennes et rhumatologiques. La durée de consultation était allongée pour notre population. Conclusion : Les dysthyroïdies occupent une place importante dans l'activité des médecins généralistes, leur fréquence augmente avec l'âge et le sexe féminin. Leur prise en charge occasionne un suivi régulier en soins primaires, et la nécessité de prendre en compte de fréquentes pathologies associées. Une étude plus spécifique serait intéressante pour mieux appréhender les dysthyroïdies sub-cliniques