Évaluation des pratiques de la prescription de la radiographie de thorax au cours de l’épidémie de bronchiolite aiguë‎ : à propos de 495 nourrissons adressés aux urgences pour un premier épisode

Une radiographie de thorax (RT) est souvent réalisée pour évaluer une bronchiolite, entraînant un coût financier et d’irradiation des patients. Nous avons mené une étude prospective d’évaluation des pratiques de la prescription de RT aux urgences pédiatriques (SAUp) du CHU de Rouen lors de l’épidémie de bronchiolite de 2013-14. L’objectif secondaire est de décrire la population des nourrissons adressés pour un premier épisode. Parmi les 495 nourrissons inclus (57% de garçons, âge médian de 3,8 mois, 49% d’hospitalisés), 380 (77%) ont une RT : 164 (43%) sont systématiques. Les principaux résultats sont : une surestimation des RT anormales par les médecins du SAUp (valeur prédictive positive (VVP) 41%, négative 94%), une prescription argumentée de RT dans 57% des cas (n=216) permettant de diagnostiquer plus de pneumopathies (p=0,015), et seulement 53 RT (14%) jugées anormales par les radio-pédiatres devant une atélectasie ou pneumopathie. Les facteurs associés à une anomalie radiographique au SAUp sont : l’âge inférieur à 3 mois, la saturation en oxygène inférieure à 92%, le recours à une oxygénothérapie, des crépitants auscultatoires (p<0,005) et la fièvre (p=0,068). Seule l’hypoxie est un facteur indépendant (p=0,05). Une anomalie radiologique est associée à une hospitalisation prolongée (VPP 75%) et à des critères de gravité au cours de l’hospitalisation (p